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FOURRIER Maurice, Chef Armée Secrète, Combat, Draguignan

Maurice Louis FOURRIER est né à Troyes dans l'Aube le 14 janvier 1992 de Louis et Marie BERNARD.

 

Engagé volontaire pour 5 ans le 18 avril 1910 au sein du 8em régiment d'Artillerie, il est versé au 5em régiment d'artillerie coloniale en juin 1911 en Indochine. Il est nommé brigadier en 1915, maréchal des Logis en 1916. Une fois l'armistice signé, il rejoint l'école militaire de Joigny le 30 novembre 1918 pour des cours de perfectionnement puis sera affecté au 3em régiment d'artillerie coloniale en janvier 1919 et promus sous-lieutenant. Il est alors envoyé en mission en Pologne ou il sera promu lieutenant l'année d'après. 



 A son retour, il est désigné pour le 11em régiment d'artillerie du Levant (11em RACL) Malgache et embarque à Marseille pour le camp de l'armée du Levant. En 1924, il est affecté au régiment d'artillerie coloniale au Maroc à la 75em batterie mixte de montagne. En 1927, il est promu capitaine à Casablanca et est affecté au 310em régiment d'artillerie coloniale. En 1928 il est envoyé en Afrique occidentale Française à Dakar jusqu'en 1932, a son retour il rejoint le camp de Mailly où il est nommé chef d'escadron en juin 1934 . En 1936 il est muté à l'état-major de la région de Paris, affecté au ministère des colonies mis à disposition du ministre des colonies au titre d'officier d'ordonnance. En 1938 il devient chef de cabinet du gouverneur général de l'Afrique équatoriale Française et embarque à Bordeaux pour Brazzaville. En janvier 40 il est rapatrié par avion au Bourget et est affecté au dépôt d'artillerie de Libourne en Gironde avec le grade de lieutenant Colonel. 



A la fin 1940, le 10em régiment d'artillerie coloniale, seul unité d'Artillerie coloniale de l'armée d'armistice est en garnison aux casernes de Draguignan dans le Var.  Ce sera le colonel FOURRIER qui en prend le commandement. Refusant formellement la capitulation et encore plus la collaboration il prend en charge parallèlement le poste de chef de l'armée secrète du mouvement Combat dans le secteur au printemps 1942 avec Raoul TEXTORIS, Georges CISSON et quelques officiers déchus revenus dans leur foyers et qui de leurs cotés avaient également prospectés activement pour trouver des hommes sûrs et prêts à rejoindre le mouvement. Vichy informé de son appartenance à la Franc-Maçonnerie, FOURRIER est révoqué de son poste de commandant de régiment qui sera définitivement dissous le 25 septembre 1942. Entre temps, toujours aidé de TEXTORIS, FOURRIER établit au quartier de la Foux, entre Trans en Provence et Draguignan le 1er dépôt d'armes. Bon nombre seront substituées des casernes et transportées petit à petit à l'arrière d'un vélo sur une petite remorque.

Raoul TEXTORIS raconte dans son témoignage : "Au printemps 1942 je fais part au père ROUDEILLAC de mes soucis à trouver un chef militaire de l'Armée Secrète en conservant pour moi le service Propagande. Viens me voir demain matin à 10 heures me dit il et je te mettrais en relation avec le Colonel FOURRIER". Voilà comment le mouvement Combat s'est doté du premier chef de l'armée Secrète dans le Var."

Au moment ou les alliés débarquent en Afrique du Nord et que les Allemands prennent possession de la zone Sud, FOURRIER, TEXTORIS, CISSON, GILLY, CASSOU,SOLDANI et Julien CAZELLE organisent à Draguignan un dépôt de gerbe le 11 novembre 1942 au nez et à la barbe des troupes d'occupations. Ce sera les deux filles du colonel qui déposerons les gerbes au monument aux morts, s'en suivra un défilé qui emprunta l'esplanade, la rue Labat, le boulevard jean JAURES, où était domicilié le colonel. Cet itinéraire fut parcouru au chant de la Marseillaise.

En février 1943, l'OVRA, (la police secrète Italienne instaurée par MUSSOLINI) fait une vaste opération de ratissage sur le secteur. Raoul TEXTORIS est arrêté aux Arcs sur Argens, GILLY à Draguignan, quand au Colonel FOURRIER et son adjoint local CASSOU, ils ont le temps de quitter la ville et vivre un moment cachés. Il continu tout de même son activité dans la clandestinité mais reste restreint dans ses actions et déplacements. 


Hotel de France à Poitiers ou le colonel FOURRIER à établit son PC de la 9em région militaire en octobre 1944. Notez le fanion du 1er bataillon d'infanterie de Marine et sa devise "France Toujours" débarqué en Provence en août.(1er DFL)
Hotel de France à Poitiers ou le colonel FOURRIER à établit son PC de la 9em région militaire en octobre 1944. Notez le fanion du 1er bataillon d'infanterie de Marine et sa devise "France Toujours" débarqué en Provence en août.(1er DFL)

Au début de l'année 1944, il lui est devenu impossible de continuer son action dans la région du Var, il vas alors rejoindre et prendre les commandements de maquis dans le Poitou. Il va seconder le commandant départemental F.F.I de la Vienne, le colonel Felix CHÊNE alias Colonel BERNARD, (1902-1991) Dans la nuit du 3 au 4 septembre les dernières troupes de la colonne ESLER quittent la région,  FOURRIER alias "Godefroy" et ses hommes, la plupart maquisards F.T.P.F vont prendre part à la libération de Poitiers et la région. A la mi septembre, marquant la rupture de lien avec Bordeaux, une région FFI B2 et une 9em région militaire sont simultanément créées avec l'accord du commissaire de la république de Poitiers. Le Colonel CHÊNE prend la tête de la région FFI, 

le colonel FOURRIER prend le commandement de la 9em région militaire. Il va conserver sa fonction de chef d'état major régional jusqu'à son décès accidentel.

 

Il va mourir le 1e février 1945 dans un accident de la circulation entre le village de Guè-de-Longrois et Essart en Eure et Loire à l'âge de 53 ans et sera décoré de la médaille de la résistance à titre posthume le 17 juin 1946.

Nous sommes heureux d'avoir pu rendre hommage à cet oublié de la libération de Provence pour que sa mémoire demeure.


Photographie Post-mortem du Colonel Maurice FOURRIER. Sa légion d'honneur posée sur le drapeau national . février 1945.
Photographie Post-mortem du Colonel Maurice FOURRIER. Sa légion d'honneur posée sur le drapeau national . février 1945.

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Sources : recherches opération-dragoon.com/ archives départementales Aude, Var, Vienne/ archives des armées/ mémoires de hommes/ VRID mémorial/généanet-