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BOVIENZO Dominique, 9em Division d'infanterie coloniale, sergent télégraphiste

Sergent Bovienzo, armée d'Armistice Allemagne 1945.
Sergent Bovienzo, armée d'Armistice Allemagne 1945.

Dominique BOVIENZO est né le 12 septembre 1918 à Mariata Italie. Né de père inconnu, il arrive en France très jeune avec sa mère sur la petite commune de Bagnols sur Cèze dans le Gard. Après avoir obtenu son certificat d'étude primaire, il fera son apprentissage pour apprendre la pâtisserie boulangerie. 

 Il est bon pour le service aux armée par le conseil de révision du Gard en mars 1940, et est incorporé au dépôt d'infanterie 151 le 15 avril 1940 puis au 18em Bataillon de Chasseur Alpins sur le front des Alpes Maritimes. Après de multiples requêtes de naturalisation Française, sa demande est enfin acceptée le 10 mai 1940 à l'aube de la seconde guerre mondiale. A compter du 07 juin 1940 il est affecté au groupe d'instruction N°2, puis 15em C.O.A.H. le 16 juillet, sa section du 18em reviens des Alpes et est cantonné au Lavandou dans le Var.  il est démobilisé le 1er août. 

Le 09 août il est versé au groupement 17 des Chantiers de Jeunesses Français instauré par le gouvernement de Vichy basé à Hyères dans le Var il rejoint la clandestinité le 1er janvier 1941.. 

Engagé provisoire pour 4 années à compter du 14 juin 1941 à Marseille pour Sidi Bel Abbés, débarqué à Oran le 14 juillet, il passe la frontière algéro-marocaine le 16 et arrive à Casablanca le 18.



Dominique est affecté au 3em groupe de la 8em batterie de régiment d'artillerie coloniale de Marine au Maroc à Ouezzane le 1er août.  Le 7 octobre il quitte Ouezzane par voie de terre à destination de Souk el Arba où il arrive le 8, puis rejoint Marrakech par train.

le 28 mars 1942 il est nommé 1er canonnier affecté au régiment d'infanterie coloniale de marine le 15 mai 1942 par ordre du chef d'escadron commandant le 3em régiment d'artillerie coloniale de marine en date du 9 mai il quitte Marrakech le 13 et est dirigé sur Rabat.

Dominique et ses camarades vont vivre à Rabat en novembre 1942 une expérience inoubliable pour lui :

"j'étais alors élève télégraphiste à la Compagnie de Transmission  au 1er bataillon du Régiment d'infanterie Coloniale de Marine au Camp Garnier . Le soir du 8 novembre nous recevions l'ordre du colonel MAGNAN , commandant de notre bataillon de rassemblement avec armes et munitions. Après une longue marche de nuit nous arrivions à la "résidence générale de France" occupée par le général Noguès et ses services administratifs.

 

 

Dominique Bovienzo, 1940 18em BCA
Dominique Bovienzo, 1940 18em BCA




Avec mon camarade, et armé d'un fusil mitrailleur nous recevons l'ordre de faire irruption dans le central téléphonique et de neutraliser les 2 téléphonistes. Pendant ce temps une autre équipe neutralise à l'étage au dessus le personnel radio en liaison avec Vichy. Notre sergent déclara a ces hommes de se considérer comme prisonniers.. 'Prisonniers de qui demanda l'un d'eux ??" De nous répondit notre sergent.. nous n'en savons pas plus..."

l'ordre fut en fait donné par notre commandant Le colonel MAGNAN et le général BETHOUARD et isoler ainsi les généraux NOGUES et LASCROUX dans leurs bureaux afin d'éviter un affrontement inutile entre les troupes Française et l'armée des Etat Unis qui venaient de débarquer sur le littoral marocain. Hélas NOGUES avait une ligne indépendante la situation bascula et nous reçûmes même des rafales d'armes automatique et avons du rejoindre notre caserne puis avons fait mouvement vers le Sud en colonne . L'aviation Américaine nous survola et un de ces Français de NOGUES riposta au fusil mitrailleur. Les américains firent demi-tour et nous furent mitraillés et 2 morts furent à déplorer. Le 11 novembre après un nuit à la belle étoile sans encombre nous reprîmes la route de Camp Garnier et c'est là que le premier convoi Américain nous rejoint avec leur drôle de véhicule de liaison que l'on voyait pour la première fois et qui fut appelé Jeep. Les Soldats sont venus spontanément vers nous, chaleureux, ils nous firent comprendre qu'ils étaient nos amis et qu'ils allaient nous aider a chasser Hitler de notre territoire..". 



Dominique Bovienzo (au centre) , Juillet 1940 démobilisé du front des Alpes. 18em BCA
Dominique Bovienzo (au centre) , Juillet 1940 démobilisé du front des Alpes. 18em BCA

Le 1er mars 1943, Dominique est volontaire pour le brevet de radiotélégraphiste qu'il obtiendra avec mention Assez bien avec une moyenne de 14,28.

Réengagé pour 1 an le 10 juillet, il est nommé caporal de régiment d'Infanterie le 16 mai 1943 par ordre du chef de bataillon des transmission DULEYRIE, CMT9 (compagnie mixte des transmission) qui devient alors le C.T. 71/84 à la formation de la 9em division d'infanterie Coloniale.

il quitte Rabat en détachement par voie ferrée le 24 octobre 1943 à destination de l'Algérie il arrive à Mostaganem le 26.

Le 1er décembre il est nommé caporal chef et quitte l'Algérie le 24 avril 1944 par mer et débarque en Corse à Ajaccio le 26 il est nommé sergent le 1er juillet et quitte la Corse à destination de la France où il débarque à St Tropez lors des opérations du débarquement de Provence le 20 août 1944 .

Au total, la 9em division d'Infanterie coloniale déplorera 215 tués dont 10 officiers et 876 blessés dont 34 officier pour les 8 premiers jours de combats en Provence.

 



Sergent Bovienzo devant son poste radio Allemagne Avril 1945
Sergent Bovienzo devant son poste radio Allemagne Avril 1945

Dominique BOVIENZO prend part aux opérations de libération du Var, notamment Toulon, des Bouches du Rhône , de l'Isère, libération de Grenoble, de l'Alsace et le la Haute Alsace, libération de Mulhouse il entre en Allemagne le 4 avril 1945 et est envoyé en opération du Rhin au Danube puis en Occupation à compter du 9 mai 1945.

 

 Désigné pour participer à la campagne d'extrême Orient il quitte l'Allemagne le 1er novembre 1945 par convoi et est dirigé sur Marseille où il embarque pour la campagne d 'Indochine mais sera rapatrié pour raison de santé le 25 janvier 1946 il est affecté au CATCM de Toulon pour démobilisation le 14 juin 1946 il se retire de sa carrière militaire le 20 juillet à son domicile de Bagnols su Cèze où il reprend son activité de pâtissier avec une incroyable carrière de 6 ans et 3 mois de service aux Armées Française.




Fanion de la compagnie de Transmission 71/84 de la 9em Division d'infanterie Coloniale  , collection du Musée des Transmissions de Cesson-Sévigné dans l'Ille et Vilaine.

 

Hommage à ce héro de la France Libre,

Remerciements à Jean Michel sans qui cet article n'aurait jamais vu le jour. 20 août 1924