Jean Paul LAMBERT est né à Seillans dans le Var le 11 octobre 1923, il perd très jeune son père qui décède des suites de la 1er guerre, après l'école communale devenu avec ses frères pupille de la nation il part faire une école de tailleur à Marseille mais n'aime pas trop cet enseignement il retourne à Seillans et trouve une place d'ouvrier agricole.
Quand le gouvernement de Vichy impose les chantiers de Jeunesse. Il est envoyé avec son frère et son ami d'enfance Guy STALENQ à Cavaillon. Après 3 mois ne voyant pas cette collaboration avec l'Allemagne d'un très bon œil ils rentrent au Pays.
Quand l'Italie occupe la zone Sud, le premier réseau de résistance se forme sous l'impulsion de Guy STALENQ son frère Yvon, et son père..
Ce sera sans hésitation que Jeannot répondra présent au début de l'année 1944 et se portera volontaire avec son frère Marius pour rejoindre le groupe local.
Contacté par le réseau R2 via Germaine JAFFARD, madame SHNEIDER, et le Lieutenant PIGNAUT, tous sous les ordres de commandant en chef R2 Camille RAYON, le groupe vas effectuer le repérage et demander l'homologation de terrains de parachutage dans les montagnes du haut plateau de Canjuers.
Un terrain est enfin homologué sous le code AC184 et nom de code "Prisonnier" Ce terrain réceptionnera dès lors et jusqu'en aout 1944 prés de 15 parachutages. Ce sera le plus grand terrain du Var . Parachutages, d'armes, mais aussi d'agents Anglais, Américains, Canadiens et Français.
Jean LAMBERT fera parti des quelques rares agents homologués par Londres sur le secteur .
Il effectuera bon nombres de missions et rejoindra le maquis du camp "Lafayette"
Sa plus importante mission sera la réception le 03 aout 1944 du Lieutenant Américain Mill BRANDES, agent OSS et 15 de ses hommes qui vont former entrainer les maquis et résistants du Var, des Alpes maritimes et des basses et Hautes Alpes. C'est la mission "RUTH" .
Jean Paul LAMBERT, accompagné de son frère d'arme René CHAFFARD auront pour mission quelques jours avant le débarquement de Provence de guider à pied et à travers bois Le Lieutenant et ses hommes en pleines lignes ennemies. S'ensuit pour Jean LAMBERT un mouvement de trois jours à travers bois de jour et sur routes de nuit, avec une courte partie faite par camion, pour atteindre une base choisie près de St Jurs dans une zone centre de la région des Basses Alpes. Pour Jeannot sa mission s'arrête à la traversée du Verdon vers Les Salles. Moustier. Là ce sera une équipe de résistants des basses Alpes qui prendra le relais avec les agents américains. Ce jour là. L'officier Américain voulant remercier Jean Paul LAMBERT lui présent des billets de banque parachutés. Jeannot lui fait comprendre que la liberté n'as pas de prix et repousse son offre. En guise de reconnaissance le Lieutenant BRANDES décroche un de ses grades de sa tenue et l'épingle sur la chemise de Jeannot. Il avait les larmes aux yeux a chaque fois qu'il évoquait cette histoire.
Le groupe américain lui continu sa route et entreprend la démolition de quatre ponts le long des voies de communication allemandes : il s'agit du pont ferroviaire entre Sisteron et Pépin, du pont ferroviaire entre Digne et Barrême, du pont routier entre Meyrargues et Pertuis, et le pont ferroviaire entre La Durance et Volx. Pour achever leur processus d'entraver les mouvements Allemands dans la région, et ainsi les forcer à utiliser la Route Nationale 64 et la Route Napoléon, quatre ponts supplémentaires sont encore détruits.
La restriction de mouvements Allemands à ces seules routes était destinée à offrir de meilleures opportunités de frapper et mettre hors de combat les principaux mouvements de troupes ennemis à l'annonce du débarquement de Provence le 15 aout 1944.
Le capitaine BRANDES dira plus tard dans son rapport :
Notre guide malgré sa petite taille, fera preuve d'un courage exemplaire, sans aucune peur d'affronter les combats.
Jean Paul rentre à pied de sa mission, le débarquement et la libération de la région de Seillans Fayence vont avoir lieu. Il se met à disposition d'une autre équipe d'agent parachutés entre temps sur le terrain prisonnier sous les ordres du lieutenant américain HANNA et français TEVENAC. Il va ensuite rejoindre les plages du débarquement et s'engager auprès des alliés avec le patriotisme et la ténacité qui le caractérise de sauver la France du joug Nazi. Avec les troupes de libération il vas faire mouvement vers la nationale 7 puis rejoindre Marseille où il combattra pour la libération du quartier de la Belle de Mai. Les alliés ne pouvant pas garder au sein de leur armée des résistants locaux il le demobilident en fin septembre.
De retour dans sa région il trouve un travail au moulin à farine et a huile de Mons. il restaurera l'ancien moulin à huile ou il ira habiter avec son épouse, elle même soeur du résistant Fernand RICCO.
Avec son ami STALENQ, il seront des premiers à participer aux commémorations dans les années 80, ils seront présents à l'inauguration de la stèle du Clos d'Espargon et seront les piliers fidèles jusqu'à leur dernier souffle.
Nous sommes heureux d'avoir pu partager tous ces moments avec Jeannot, ses récits, ses aventures.
Nous nous souviendrons de sa modestie, celle qui caractérise les hommes de l'ombre.
Jean Paul LAMBERT s'est éteins dans la discrétion qui le caractérisait dans la nuit du 20 au 21 janvier 2022. Repose en Paix Jeannot, jamais ton sacrifice ne sera oublié. nous te dédions cette page même si tu n'aimais pas parler de ton héroïsme. pour que personne n'oublie ton engagement à notre liberté.
Sources : operation-dragoon.com, rencontres avec Jean Paul LAMBERT, récits recueillis par notre ami David PECH, travaux de recherches aux archives militaires de la défense, Paris. Tous documents ou texte de cet article pourrons êtres réutilisés avec mention de la source operation-dragoon.com.