

Georges CISSON Alias "Lebrun", "Roumy", " Dubocs " est né le 21 mars 1910 aux Arcs-sur-Argens dans le Var . Son père, Augustin CISSON, fabricant de bouchons, mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, décède le 2 novembre 1917 à la suite d’un accident ferroviaire.
Georges CISSON est adopté par la Nation (pupille de la Nation) en janvier 1919, a peine agé de 9 ans il entre chez les "Maristes" à l'externat Saint Joseph de Toulon et ce jusqu'en 1925.
en 1928 il entre chez les Maristes de l'internat d'institution Sainte Marie de La Seyne sur mer. A 17ans, admis à la 1er partie du bac, à 18 ans ils est admis à la 2em partie avec l'appréciation : "travail constant, régulier, abondant, très soutenu, Bon élève. ".
Après son bac, il s'abonne à l'école Eyrolles-travaux publics Ponts et Chaussées, et entre stagiaire chez l'ingénieur des T.P.E de Fréjus.
Reçu en 1930 au concours d’adjoint technique des Ponts et Chaussées, il devance son appel sous les drapeaux le 26 avril 1930 à l'intendance des troupes coloniales de Fréjus au sein du 3em régiment d'infanterie Alpine .
Un fois libéré de ses obligations militaires, il accepte le poste d'adjoint à l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de Draguignan où il va rencontrer sa future épouse.
Il se mari dans cette ville le 27 avril 1935 avec Yvonne Marthe REBUFFEL, et vont avoir deux filles, Danielle en 1936 et Evelyne en 1937. C'est également en 1935 qu'il fera vœux de pauvreté.
Très croyant, Georges CISSON voulait vivre sa foi catholique au quotidien. Il s’investit dans nombre d’associations catholiques comme la société Saint-Vincent-de-Paul ou les Équipes sociales, et dans le syndicalisme chrétien. Créateur de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) à Draguignan, il devient secrétaire de son Union locale en 1937 et est élu secrétaire général adjoint de l’Union départementale CFTC en 1939. Il s’engage également en politique, donne des contributions à la presse démocrate-chrétienne et milite à "Jeune République", une organisation créée par Marc SANGNIER et qui soutient le Front populaire. Il est aussi correspondant de l’hebdomadaire "Temps Présent". En 1939, Georges CISSON est mobilisé au 62em bataillon de Chasseurs Alpins comme sergent-chef, d’abord affecté au front des Alpes, puis février 1940 son unité fait mouvement sur le front de l’Est de la France. (Alsace, Aisne) Au début juin 1940, volontaire comme chef de section lors d’une reconnaissance dans les lignes ennemies sur les bords de l’Aisne, il est grièvement blessé par un éclat de grenade et perd l’œil gauche. Il est décoré de la Croix de guerre. De retour à Draguignan Il diffuse "La Voix du Vatican", puis "Les Cahiers du Témoignage chrétien". En 1941, il est contacté pour le mouvement Combat par André RUELLE, chef de district SNCF à Saint-Raphaël, catholique social et membre avant-guerre, comme lui, de "Jeune République". Il lui fait part de sa volonté de résister, de l’obligation morale qu’il en avait en tant que chrétien, et accepte de diffuser les tracts et journaux de l’organisation. Il rejoint l’équipe de "Libération-Sud" dont il devient responsable régional, sous le pseudonyme de " Dubosc". À partir de 1943, les Mouvements unis de Résistance (MUR) rassemblent les trois grandes organisations de résistance non communistes de zone Sud. Georges CISSON devient membre de leur directoire régional et à la responsabilité du Noyautage des Administrations Publiques (NAP). Il créa le journal des M.U.R de l’arrondissement de Draguignan : " Résistance", et édite le mensuel des M.U.R : "Provence libre", diffusé dans toute la région. Il est également membre du Comité départemental de Libération (CDL) du Var.





Le 12 juillet 1944, Georges CISSON vient à Marseille relever le courrier à la boîte aux lettres du mouvement, dans le magasin les « Arts marocains » de Charles BOYER, rue de La Palud. Transformé, depuis la veille, en souricière par Ernst DUNKER-DELAGE et ses hommes du SIPO-SD (la Gestapo). La gestapo et le SIPO-SD de Lyon de leurs côté saisissent une quantité importante de document à son bureau de Lyon ne faisant ainsi aucun doute sur son appartenance. Georges CISSON est immédiatement interpellé, identifié comme "Dubosc", chef régional NAP, et conduit au siège de la Gestapo à Marseille, 425 rue Paradis pour y être interrogé et torturé.
Nous tenons à ajouter pour mieux connaitre la force de caractère de Georges CISSON, et la force mentale qu'il a pu avoir tout au long de son engagement, mais aussi celle qu'il pu avoir lors de ses interrogatoires. Il fut retrouvé à son domicile le livre de Gaston LESTRAT : " Les beaux temps du Sillon". Des surlignages fait par CISSON y figurent nous tenions a vous les faire partager : " Ce n'est ni avec des cris, ni avec la violence que l'ont peut étouffer la pensée humaine"... "Et maintenant, si l'on veut, par la violence ou par l'émeute, nous empêcher de parler, il se peut fort que l'on soit déçu. Il ne faut pas que notre douceur trompe nos adversaires. Nous autres, catholiques, nous savons souffrir sans nous plaindre...""Ce n'est ni avec les cris, ni avec les coups que l'on tue une doctrine... Ce n'est même pas par les lois. Que nos adversaires ne se figurent pas nous intimider à force de rage exaspérée !.. Nous sommes d'une race qui sait mourir..."
Georges CISSON apparaît sous le numéro 6 dans le « rapport Antoine », où Ernst DUNKER-DELAGE, homme clé de la section IV du SIPO-SD, établit le bilan des arrestations qui conduisirent aux exécutions de Signes. Selon celui-ci, Georges CISSON aurait avoué qu’il dirigeait depuis 6 mois l’organisation régionale NAP. Il figure, à deux reprises, dans le livre de saisies de la police de sécurité allemande (SD) . Georges CISSON est mentionné comme "Widerstand Chef" (chef de la Résistance). Il était en possession de 15 174 francs et d’une machine à écrire portative qui furent saisis.
Le rapport « Antoine » indique : « A été fusillé le 18/7/1944 ». Georges CISSON fut effectivement exécuté à Signes le 18 juillet et enterré, de manière sommaire après un simulacre de jugement effectué devant une petite ferme, avec 28 autres victimes dans la « première fosse ». Sa dépouille, et celle de ses frères d'armes ne fut découverte que le 17 septembre et transportée à la morgue du cimetière Saint-Pierre à Marseille (cercueil 713), parmi les 32 premières identifiées. Le médecin légiste constata l’éclatement complet de l’occipital et des pariétaux du probablement à un tir d'arme à bout portant. Des obsèques nationales furent célébrées pour l’ensemble des martyrs de Signes au cimetière Saint-Pierre, le 21 septembre 1944, Georges CISSON fut inhumé au caveau familial du cimetière des Arcs-sur-Argens.
Le 26 décembre 1946, le conseil municipal de Draguignan décida d’attribuer le nom de Georges CISSON à la rue Nationale. Son nom fut gravé sur le monument aux morts Dracénois. Georges CISSON fut, à titre posthume, homologué avec le grade de commandant, reconnu interné résistant et Mort pour la France, décoré de la Croix de guerre avec étoile de vermeil et de la Légion d’honneur.
Une plaque fut également inaugurée par le ville des Arcs sur Argens devant sa maison natale, à l'angle du boulevard jean JAURES et de la rue qui porte aussi son nom.




RARE PHOTO DE GEORGES ET YVONNE CISSON DEVANT LA MAISON FAMILIALE DES ARCS SUR ARGENS , grâce à l'aimable autorisation de la famille nous avons pu refaire la photo à l'endroit exact en 2024. nos plus sincères remerciements à sa fille Danielle qui année après année s'est confiée sur les souvenirs de ces années d'enfance passées avec ce papa qui laissa un vide immense dans sa vie . (photo J.M SOLDI)

Travaux de recherches opération-dragoon.com , rencontre et remerciements à sa fille Danielle, archives de l'impérial war muséum de Londres, archives départementales Var, , Source. Université de la Sorbonne. Paris 1.