Créé dés l’été 1940 par quelques militaires et civils groupés autour du capitaine Henry FRENAY, ce mouvement est le plus important de ceux qui formeront les M.U.R., et le plus structuré. Baptisé tout d'abord M.L.N ( Mouvement de Libération Nationale), il prend le nom de "COMBAT" lorsque il fusionne avec le petit mouvement "Liberté" fondé par François DE MENTHON, en janvier 1942.  

   Le mouvement s'organise en comité directeur, qui se réuni pour les prises de décisions importantes. 

Président : Henry FRENAY

Membres du comité directeur : 

   Afin d'obtenir le plus d'efficacité possible, le mouvement est divisé en quatre sections distinctes.

- Les relations extérieures : Cette section est chargée de récolter par tous les moyens possibles de l'argent et des armes aux pays alliés. C'est en quelque sorte le service diplomatique du mouvement, et pendant les quatre années de guerre c'est en Suisse que toute la diplomatie mondiale se retrouve. Phillipe MONOD dit "Martel", est chargé des relations avec les Etats-Unis, où il travaillait avant la guerre. Pierre DE BENOUVILLE, ancien du réseau "CARTE", réseau proche des renseignement britanniques est quant à lui est chargé des relations avec la Grande-Bretagne.

- Affaires militaires : Cette section est le bras armé du mouvement, l'armée de l'ombre. Maurice CHEVANCE dit "Bertin" et Henri AUBRY en sont les responsables. Elle est composée de quatre sous sections : 

              - Les Groupes Francs : Crées par Jacques RENOUVIN, ils ont pour objectif de mener des actions ponctuelles, que ce soit du sabotage, des attentats, des évasions où même parfois des assassinats. 

              - L'armée secrète : François MORIN-FORESTIER en est le responsable, il a pour mission de recruter et former une armée de l'ombre, prête à prendre les armes lorsque l'ordre leur en sera donné. 

              - Les maquis : Georges REBATTET les organise dès la fin 1942, lorsque le mouvement apprend que de nombreux réfractaires au STO s'organisent en bande dans les forets, ils y voient l'opportunité d'avoir un vivier de jeunes personnes prêtent à rejoindre les rangs de la résistance et de la clandestinité. 

              - Sabotage-Fer : Composée d'ouvriers et de cadres de la SNCF, cette section est spécialisée dans le sabotage des lignes de chemin de fer et des locomotives, c'est René HARDY qui en est l'organisateur. 

- Affaires politiques : Sous les ordres de Claude BOURDET, elle est composée de trois sous sections :

              - Le Service Renseignement : C'est le plus important rôle du mouvement et de la résistance en général. Les agents du service doivent repérer, espionner, noter et transmettre plus haut dans la hiérarchie tous ce qui peut avoir un intérêt pour les futures actions du mouvement, par exemple les mouvements de troupes, les défenses et lieux de cantonnements de l'ennemi, les agents ennemis, les collaborateurs etc... C'est Jean GEMÄHLING qui en est le responsable. 

              - Le service Presse : Chargés d'imprimer les tracts et les journaux clandestins, il est en étroite collaboration avec le service Renseignement. Les premières publications sont ronéotypées, mais avec le besoin de plus en plus grand d'imprimer des grandes quantités, des imprimeurs vont être approchés, et vont rejoindre le mouvement. Certains numéros seront imprimés a plus de 50 000 exemplaires. Le premier journal du mouvement s'appelle "Les petites ailes", après seulement quelques exemplaires le journal sera rebaptisé "Vérités", puis "Combat".

              - Le N.A.P : Noyautage des administrations publiques, il est crée fin 1942 pour saboter de l'intérieur les administrations de Vichy, faire du renseignement et commencer à organiser au mieux la future politique du pays à la libération. Il est le point de départ du futur CFL qui arrivera une année plus tard. Les hommes qui y sont recrutés sont tous membre de l'administration publique parfois à des postes très importants, on y retrouves des préfets où des sous-préfets.  

- Le Secrétariat Général : Dirigé par Berty ALBRECHT, c'est la section qui organise tous. Sans elle le mouvement n'aurait aucun moyen de réaliser ses missions. On y répertorie les logements clandestins, les lieux de réunion, on y gère la trésorerie, on y fabrique et imprime des faux papiers d'identité, des cartons de rationnement et des laissés-passés. On y retrouve même un service social, chargé de venir en aide financière ou matérielle aux familles d'agents entrés dans la clandestinité, emprisonnés ou déportés. 

   Dans le Var, les grandes figures et membres du mouvement "Combat sont : 

- André RUELLE : Première recrue varoise du mouvement dès le mois d'août 1940, il est recruté à la gare de Saint-Raphaël par Henri FRENAY qui se rend à sa maison familiale de Sainte Maxime. Il sera après la guerre maire de Flayosc.

- Colonel DUBOIN dit "Camille" : Responsable départemental de l'AS

- Franck ARNAL dit "Macie" : Membre du Service Renseignement

Arrondissement de Draguignan

- George CISSON dit "Lebrun", "Roumy", "Dubos": Membre N.A.P, futur responsable NAP Régional

- Colonel FOURIER dit "Colonna" : Responsable AS arrondissement de Draguignan.

- Capitaine MORON : Succède au Colonel FOURRIER fin 1942 lorsque ce dernier est recherché.

- Jean CASSOU dit "Bastia" : Adjoint AS arrondissement de Draguignan.

- Ludovic ALTIERI : Service recrutement, chargé de former les trentaines dès 1941. Fin 1942, il remplace CASSOU en tant que chef de l'AS Draguignan lorsque ce dernier est recherché. Il est chargé de former le premier maquis au Bessillon pour les réfractaires du STO début 1943.

- Edouard SOLDANI : Service Presse, impression du journal "Résistance"

- PELLERUD : Responsable service de transport

- ESCOFFIER : Responsable service de ravitaillement

- Docteur Angelin GERMAN : Responsable service sanitaire

- PERRON : Armurier en charge de l'inventaire et du dépôt d'armes

- COTTE : En charge de l'inventaire et du dépôt d'arme. Oncle de PERRON, il été chargé du dépôt d'armes départemental (armes saisies et confisquées). Il réussit à sortir quelques armes par cette voie

- GILLY : Membre, arrêté et déporté

- DOMINIQUE : Membre arrêté et déporté

- LUCIANI : Membre arrêté et déporté

   A la fin de l'année 1942, l'arrondissement de Draguignan compte trois trentaines de l'AS Combat.  

Sources: La nuit finira par Henri FRENAY, www.ordredelaliberation.fr, maitron.fr, Jean-Marie GUILLON, Archives Départementales var, Sources personnelles.