Jean Marie BLANC est né Marseille le 18 mai 1892. Jeune bachelier, il est mobilisé lors de la première guerre et sera bléssé à deux reprises lors des combats, le 14 mai 1916 en champagne, puis le 2 février 1918 à Monastir, en Tunisie. Il sera décoré de la croix de guerre avec citation à l'ordre du régiment le 30 octobre 1915, puis une première citation à l'ordre de la brigade le 28 juillet 1916 et une seconde le 6 février 1918.
Pour ses faits de guerre, il sera élevé au grade de chevalier de la légion d'honneur le 2 février 1928. A l'ordre de mobilisation de 1939, 7 bataillons Alpins de forteresse sont dissous pour donner naissance à 7 demi-brigades Alpines auquel viens s'ajouter une huitième au début de guerre. Jean Marie BLANC est affecté au 98em bataillon de chasseurs Alpins lequel est rattaché à la 61 em demi-brigade. Elle assure la défense Nord du secteur Alpin fortifié des Alpes compris entre les vallées de la Tinée et de la Vésubie. Il sera nommé chef de bataillon le 6 juin 1940. Démobilisé , il n'hésitera pas avant son départ à prôner une propagande Gaulliste contre le nouveau régime de Vichy qui venait de se mettre place. Il sera renvoyé dans ses foyers aux Arcs et reprendra son activité d'expert et d'exploitant agricole. L'officier déchu n'admet pas la défaite et vas commencer à "résister". Le Colonel FOURRIER prend le commandement de L'Armée secrète et nomme BLANC chef de bataillon pour sa région le 3 janvier 1943. Au total, il aura sous ses ordres près de 600 hommes et femmes au printemps 1944, Il nomme André CHARRIER comme chef sur la commune des Arcs.
Le 05 avril 1944, il est recherché et frappé d'une peine d'internement pour refus de participer au travail obligatoire instauré par Vichy. Il vas devoir quitter son domicile, sa famille et cesser son activité professionnelle pour entrer dans la clandestinité.
Il sera caché dans un premier temps chez Fernande CHARRIER-DEBRACHY, un agent de renseignement membre de son groupe.
Le 06 juin 1944, à l'annonce du débarquement allié sur le côtes Normandes, Londres déclenche par radio les Plans d'action : Le rassemblement des résistants par secteur afin d'entrer en action dés le déclenchement de la 2eme phase du plan. Le commandant BLANC décide de regrouper la quasi totalité de ses hommes en armes au Nord de Arcs, dans la ferme isolée de La Julienne, propriété d'un de ses membres, Aimé SAUVAN. Ils sont prêts à agir, la rumeur annonce même un parachutage d'armes au Sud de la ferme. Un jour se passe, et rien n'arrive. un rassemblement d'autant d'hommes deviens trop dangereux et les troupes Allemandes sont en état d'alerte maximum, elles patrouillent dans toute la région. le 08 juin, Roger LOMBARD, FFI du groupe est en poste de surveillance sur la route des Nouradons quand 2 camions chargés d'hommes sont aperçus a une centaine de mètres. Cette fois le danger est réel et BLANC ordonne de faire mouvement dans les bois vers l'Ouest pour un campement et donne enfin ordre de se disperser et rejoindre ses foyers dans l'attente.
Le commandant BLANC va ordonner, et organiser dans le secteur bon nombre d'opération de sabotage, de combats mais également d'évasion tel que celle du chef BERTIN à Draguignan pour lequel il recrutera entre autre l'agent Jean RAMELLA de La Motte. Blanc prend enfin le Maquis et fera parti de l'équipe qui montera au maquis de Canjuers, "Camp VALCELLI", pour réceptionner 2 agents alliés et préparer ensembles l'organisation du débarquement accompagnés de Gendarmes résistants tel que Germain GOURCI qui nous raconte cet exploit en détails.
Jean Marie BLANC commandera les Forces Françaises de l’intérieur pour la bataille du débarquement de Provence dans le Secteur des Arcs, La Motte Trans en Provence et Le Muy.
Suit le récit écrit de sa main retrouvé lors de nos recherches au ministère de la Défense.
"Mobilisé sous les drapeaux le 02 février 1939, je suis démobilisé et renvoyé dans mes foyers le 24 juillet 1940 ou je reprend la direction de mon exploitation agricole "Le Moulin" aux Arcs. Frappé d'une peine d'internement administratif pour refus de travail obligatoire et réfractaire, j'ai cessé toute occupation légale et renoncé à la vie familiale jusqu'à ma démobilisation des Forces Françaises de l'Intérieur.
Au titre de chef de Bataillon de l'armée secrète ;
- j'organise l'A.S. dans mon secteur.
- Je met au point des parachutages d'armes.
- Je mets au point un plan d'action en liaison avec le capitaine Denis Fontes, chef d'arrondissement de Draguignan.
- Egalement plan d'action avec le lieutenant SILVANY, chef de secteur Fréjus/Saint Raphaël.
- J'organise la préparation de diverses actions coup de main tel qu'en mairie de Draguignan ou à l'hôpital de Draguignan.
- J'organise des actions de destruction de voies ferrées au Muy, aux Arcs, etc...
- Je prend contact au Maquis de Peyrusse (Var) avec le commandant ALLAIN et le capitaine JONES le 14 août 1944 pour la mise au point avec ces deux officiers des opérations de débarquement sur mon secteur.
- Je prends le commandement par intérim de l'Armée Secrète de l'arrondissement de Draguignan d'Avril au 6 juin 1944 en remplacement de son chef Denis FONTES.
- Je prend le commandement des troupes F.F.I de mon secteur au cours des combats des 15 et 16 août 1944 dont l'activité se résume comme suit :
Le secteur dont j'avais le commandement comprenais territorialement Les Arcs, Le Muy, La Motte, Trans en Provence, Taradeau, Lorgues, Vidauban, Le Thoronet et Le Cannet des Maures.
Le départ de l'ennemi s'est effectué comme suit : La 1er Division Américaine aéroportée à commencé son débarquement le 15 août 1944 vers 03 heures du matin dans le triangle La Motte, Les Arcs, et Le Muy, avec un détachement de F.F.I de mon secteur et en collaboration avec le capitaine JONES de la 1er division Américaine Aéroportée.
- J'ai effectué le rassemblement des premier éléments parachutés.
- En relation liaison avec les troupes américaines, j'ai organisé, dirigé et commandé les troupes F.F.I au cours des opérations suivantes les 15 et 16 août 1944 :
- Le 15 août vers 8 heures, attaque de Trans en Provence. Faible résistance de l'ennemi. Trans est libéré vers 09 heures.
- 15 août 1944 vers 14 heures, attaque du Muy. Forte résistance ennemi : Insuccès.
- 15 août 1944 toute la journée : Résistance aux Arcs où quelques faibles éléments ennemis attaquent la ville.
- Le 16 août 1944 : très forte pression de l'ennemi sur la ville de Arcs, résistance des troupes F.F.I et de quelques légers éléments américain.
- Durs combats dans la région des Arcs toute la journée du 16 août.
- Vers le soir, l'ennemi est défait et laisse sur le terrain de nombreux morts ou blessés.
- Il laisse entre nos mains 89 prisonniers.
- Toute la journée du 16 août 1944, le troupes aéroportée américaines en liaison avec la compagnie .F.F.I du Muy attaquent cette localité dont elles s'emparent vers 17 heures.
- Dans les autres localités de mon secteur l'ennemi à lâché pied à l'arrivée des éléments motorisés débarqués par mer.
- Les combats avec les troupes F.F.I et l'ennemi se sont donc limités dans ces localité à quelques courts engagements.
- Après la défaite de l'ennemi quelques petits groupes s'étant réfugiés dans les bois, j'ai organisé des patrouilles qui ont effectuées le nettoyage.
- J'ai conservé le commandement des Arcs jusqu'au 15 Octobre 1944. " Fin du rapport.
Celui qui pour tous les Arcois restera à jamais en mémoire sous le nom de "Commandant Blanc" sera médaillé de la croix de guerre avec citation à l'ordre du régiment le 05 février 1946, médaillé de la résistance par décret du 20 novembre 1945 et sera élevé au grade d'officier de la légion d'Honneur comportant la citation à l'ordre de l'armée en date du 17 mars 1949.
Bien trop souvent oublié de cette page d'histoire locale, par ce travail de recherche nous lui rendons hommage.
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commentaires : Message de Jean Claude RODRIGUEZ lundi 30 mai 2022 :
Magnifique rapport du commandant BLANC, avec l'histoire de sa vie au service de l'Etat Français, bravo à cet homme de grande valeur.