Samuel KULHAMANIAN, l'incroyable destin d'un émigrant modeste héro de l'armée et de la résistance Française.
d'origine Arménienne, Samuel est né le 15 mai 1898 à Biledjik en Turquie, ce sera après le génocide Turc de 1915- 1916 en l'encontre des Arméniens de l'empire Ottoman qu'il vas commencer une longue et dure exode. Il traversera à pied le désert de Syrie alors qu'il as à peine vingt ans puis la Jordanie, l'Égypte la Syrie pour se refugier en Algérie. Tout d'abord à Alger où il effectuera de petits métiers puis décide de servir la France et de s'engager dans la Légion étrangère à Sidi Bel Abbes la maison mère de la Légion étrangère au sein du 1er régiment la plus ancienne unité de la légion
Il vas servir sous les drapeaux jusqu'en 1924 ou le 25 octobre il épousera une jeune Arménienne rencontrée à Alger voisine de son petit appartement. Alors qu'il pensai que son mariage se passerai en toute intimité, une fois arrivés devant l'église les mariés découvrent le magnifique carrosse tiré par 4 chevaux mis à disposition par le général commandant la légion.
"Honneur et fidélité" tel est la devise de la légion.
Fidèles envers et contre tout ils étaient tous là ses frères d'armes... du général au simple soldat en passant par le commandant d'état major. ils avaient tous voulu honorer le légionnaire qui se mariait .
Au bout de quelques temps son épouse pense qu'il serait bon de partir s'installer en France. Marseille la ville portuaire sera leurs destination. Là Samuel vas postuler comme ébéniste dans une société de fabrique de Wagons un métier qu'il avait appris au sein de la légion. De là, quelques années plus tard il s'installe à Draguignan dans le Var où il crée son petit atelier d'ébénisterie rue des Halles puis au 34 de la rue de Trans.
Quand la guerre éclate il est mobilisé le 27 août 1939 au sein du 1er bataillon du 155em Régiment Régional, 2em compagnie. il sera démobilisé le 14 juillet 1940 après la capitulation. De retour à Draguignan il reprend son activité malgré l'occupation Italienne puis l'occupation Allemande. Au début du mois de juin 1943, est formé par Eghia MALOYAN et Samuel KULHAMANIAN un comité de secours populaire aux Arméniens du Var. Ce comité officiellement reconnu par le gouvernement était la couverture parfaite pour déguiser et dissimuler une activité clandestine. En premier lieu le recrutement des Arméniens de Draguignan et des villages voisins mais aussi collecter des fonds pour aider la résistance.
MALOYAN avait un métier de commerce ambulant et il pouvait ainsi parcourir le Var et ainsi contacter recruter des membres de la communauté.
Le groupe de résistants Arménien est au début en liaison avec les membres de l'armée secrète puis pendant les jours de libération de Draguignan ils se porterons a disposition des Francs tireurs partisans Français (F.T.P.F.) ils transmettaient la totalité des renseignements au chef Angelin Clair. Parmi les incroyables actions de Samuel KULHAMANIAN, Eghia MALOYAN et ses hommes la plus incroyable est sans doute l'infiltration au sein des troupes d'occupations Allemandes d'origine Arménienne basés à Draguignan. Ces hommes étaient des ex-soldats de l'armée Russe capturés par l'armée Allemande et enrolés de force après la défaite de Stalingrad . MALOYAN et KULHAMANIAN vont petit a petit attirer la sympathie de l'un d'eux en particulier qui vas jour après jour, mais aussi défaites après défaites, faire passer dans le camp allié prés d'une cinquantaine de soldats Allemands. Ces hommes vont après le débarquement de Normandie rejoindre le Haut Var et intégrer le groupe de résistants Arméniens de Barjols. (bon nombres d'entres eux travaillaient dans les tanneries.) Ce groupe entrera en action dans les jours qui précèderons le débarquement de Provence. Notamment pour la capture de l'état major du quartier général Allemand du Château de Bernardesc à Fox Amphoux. Parmi ces troupes se trouvaient également des Arméniens et la nuit précédent le débarquement ceux ci rejoindront également la résistance arménienne de Barjols. Samuel lui, prendra part aux combats de libération de la ville de Draguignan mais aussi Flayosc ou il lui sera confié, de part son expérience militaire, le commandement d'un poste de mitrailleuse.
Le 16 Août dans la vallée des Incapis entre Trans et Draguignan où Samuel possède une petite propriété le 551em bataillon aéroporté Américain parachuté la veille à la Motte autour du domaine de Valbourgès progressera pour prendre contact avec la résistance et libérer la ville après de durs combats le 17 Aout.
Sur la photo prise aux Incapis le 18 aout , lendemain de la libération, Samuel porte un calot de l'armée française , probablement celui qu'il portait dans la légion, et il est armé d'un fusil semi automatique Américain M1, ainsi que des grenades pendues à sa ceinture. Des armes donnés sans doute lors des combats par un parachutiste allié auprès du quel il s'est battu pour la libération de Draguignan et du secteur .
Après la guerre, Samuel KULHAMANIAN reprendra son activité d'Ebéniste à Draguignan et restera trés actif dans les associations d'anciens combattants et anciens résistant.
Ci dessous une photo prise en 1977 avec son groupe d'anciens résistants Dracénois.
( remerciements à sa petite fille Myriam Atanasyan pour la rédaction de cet article.)tous droits réservés.