Louis Raynaud, né le 19 mai 1897 à Brignoles ancien de la coloniale mobilisé en 1916, comme porteur de messages en premières lignes, gazé à Verdun, as une petite entreprise familiale de maçonnerie à la place des deux fours avec son fils Joseph, « Zè » agé de vingt ans quand la guerre éclate.
Voisin à leur cabanon du quartier des Capucins avec l’instituteur Jean FERRARI, le chef de la résistance locale , Ils vont sans hésiter dés qu'il les contactera se mettre à disposition de celui ci et faire parti du groupe de la S.A.P (section atterrissage et Parachutage) Ils seront dispatché dans deux groupes différents. ( pratique classique dans la résistance en famille afin que les noms et renseignements des réseaux ne puissent pas êtres connus ni divulgués dans le cas d’arrestation, et d'interrogatoire ce ne fut hélas pas le cas du père et des fils MOZZONE tous 3 arrêtés et fusillés à Vins)
Louis RAYNAUD fera parti du réseau sur terrain code "Gallieni", terrains situé dans les bois et le plateau Est de Brignoles/ Camps la Source et Besse sur Issole, les armes récupérées seront cachés au lieu dit Peregrinage.
Le fils Joseph alias« Zè » fera lui parti du groupe de César PAVONI et Marceau ARNAUD, terrain de parachutage « Vermicelle « sur le plateau compris entre les commune de Brignoles / Cabasse et Vins sur Caramy, armes dissimulées à la grotte de la Baume de Savoye, puis retirées à la hâte à l'arrestation des MOZZONE et de LINARI.
Rosette, elle, viens de se fiancer au jeune Jean SOLDI, un apprenti pâtissier d'origine italienne dont le père Alfred est gardien du dépôt d'explosif de la mine de Pélicon tout proche du terrain Gallieni. Il vas de sois que son aide sera précieuse pour les sabotages en tous genre par les résistants locaux.
En fin juillet 1944, suite à l'enquête des Allemands après le massacre des 4 résistants du réseau Brignolais, ce sera sans aucun doute suite à une dénonciation que la famille RAYNAUD vas voir arriver un soir à leur domicile de Brignoles les hommes de la Gestapo . A peine la traction avant Citroën arrivée sur la place des deux fours, les hommes frappent à leurs porte sans aucune hésitation sur leur domicile. Ils ne leurs faudra que quelques secondes pour comprendre , Louis et Joseph montent quatre à quatre les escaliers de la maison , enjambent le mur de la loggia du dernier étage et de toitures en toitures réussissent à s’échapper par les jardins Sud de la ville . Hélas à la maison la femme de Louis « Lili » et sa fille Rosette, essaient de gagner du temps, mais ne peuvent faire autrement que d'accueillir ceux de la Gestapo.
A peine entrés, deux hommes, des Français, l'un couvert d'un par-dessus noir l'autre d'une veste longue, demandent à voir le poste radio TSF. Lili ouvre le buffet où il était rangé comme d'habitude, et l'un d’eux met immédiatement celui ci. Heureusement, les précautions avaient été prises, Louis avait sans cesse répété les consignes à la famille .
« Surtout , il faut toujours remettre sur Radio Paris ou radio monte Carlo après les écoutes de la radio de Londres ! ..."
Alors commence un long interrogatoire autour de la table de la cuisine. L'un d'eux sort de sa poche une grenade et la pose sur la table :
Savez vous ce que c'est Madame RAYNAUD ?... Mais où est votre mari madame ? Et où est votre frère Mademoiselle ? Pourquoi ne sont ils pas à la maison après le couvre feu ?... .
" ils sont partis relever des lapins attrapés au collet dans les bois…."
"Veuillez nous suivre Madame RAYNAUD. Mais je dois m'occuper de ma plus jeune fille Josette" répondit-elle .
Bon et bien veuillez nous suivre Mademoiselle..
Au bout d’un certain temps, voyant qu’ils n’allaient rien obtenir des deux femmes, ils décident donc d’amener la fille ainée Rosette aux bureaux de La Gestapo, situés rue de la République.
Et là les interrogatoires continuent.. elle pleure.. elle dit qu'elle ne sais rien.. elle est conduite dans une cave remplie d’une dizaine de centimètres d’eau.. elle ne peut s'allongée et dois rester soit debout soit à genoux.. le lendemain un soldat Allemand ouvre sa cellule et lui apporte un bol de soupe.. il la regarde et lui dit dans un mauvais français :
« femme pas soldat… femme pas terroriste.. Guerre pas femme" et il lui montre une photo de sa femme qu’il a laissé en Allemagne. Puis elle est transférée avec d'autres prisonniers sous les toits dans une chaleur étouffante. Là un soir elle entend appeler et aperçois par une lucarne des amies du quartier qui ne sachant rien d' elle avait essayaient d’avoir de ses nouvelles par un grenier voisin... elle ne perd pas espoir.
La tuerie des Brignolais à Vins le 29 juillet avait semé la terreur sur la ville et les environs et personne ne savais ce qui allait se passer.. cela dura les 2 premières semaines du mois d’aout puis ce fut la délivrance. Le 15 août 1944 les troupes alliées débarquent sur les plages de Provence, le 17 , la 3em division d’infanterie Américaine est aux portes de la Ville. par chance Rosette réussie à survivre aux interrogatoires. Elle ne donnera jamais de détails à ce sujet même des décennies après quand nous l'avons interviewée.
Les hommes de la résistance se battent déjà dans les rues, Louis et Joseph eux, se sont réfugié à Correns dans le cabanon de la famille RAMPIN, et ce sont les gendarmes de la Brigade territoriale qui vont les premier faire sauter les serrures des prisons de la Gestapo alors que les collaborateurs ont fuient Brignoles et que les troupes Allemandes se sont repliés sur la route de Marseille ou de Toulon pour contre attaquer.
Les Alliés entrent dans la ville le 18 Août et "Lili" viens retrouver sa fille , à peine sorties des cellules , elles seront immortalisées par un journaliste des Armées alliées sur une photo connue de la seconde guerre alors qu’elles donnent une bonne leçon à une jeune fille qui venait embrasser et sauter aux bras des premiers libérateurs sur la place Caramy alors qu’elle en avait fait de même avec les troupes d’occupation depuis des mois. ..
Nous dédions cette page à nos grands-mères, grands pères et grand oncle, Rosette , Lili, Louis et Joseph RAYNAUD dont nous sommes si fiers, qui ont bercés notre enfance par ce récit et ont sans doute fait de nous les passionnés d'histoire locale du second conflit Mondial que nous sommes.
Reposez en Paix, la flamme de la résistance ne dois pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. (Jean Michel & Adrien SOLDI)
Ci dessus, photo prise aux plaines de Vins lors du 50em anniversaire de la libération, de gauche à droite : Joseph "Zè" RAYNAUD, Sylvain JEAN BAPTISTE, César PAVONI, Gaby AUNE, et Louis ARNAUD, anciens de la section Atterrissage parachutage terrain Vermicel.