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SCHEER René, Brigade de gendarmerie de Draguignan, 16 Août 1944

René Camille SCHEER est né le 25 novembre 1914 à Gerardmer dans les Vosges. En 1936 il entre s'engage pour une carrière militaire et est

affecté aux Chasseurs alpins, en  août 1937 sur la frontière Italienne , puis en 1938 dans les secteur du col du Turini dans les Alpes Maritimes ou il  effectuera les grandes manœuvres de l'armée Française dans le sud. Son unité effectuera ces manœuvres dans la grande plaine de Ponteves/Barjols.  C'est pendant ces manœuvres qu'il fera la connaissance de Léontine ARTAUD qu'il allait épouser à Moissac Bellevue le 7 octobre 1941 .

Quand la guerre éclate il refuse le regime de Vichy et encore plus l'occupation . Aprés la bataille des Alpes, ses convictions le font quitter l'armée. A peine marié, il décide en février 1942 d'entrer à l’école de sous-officiers de gendarmerie. Un an plus tard il est nommé à la 15em légion de Gendarmerie des Alpes à la Brigade de Draguignan et plus précisément au peloton motorisé 107.

Patriote convaincu il n'accepte pas la défaite de juin 1940 et commence petit à petit à créer au sein de la gendarmerie un noyau de résistance.

A l'annonce du débarquement le 15 août 1944 et surtout du parachutage dans la région de la Motte d'une division aéroporté il entre en action dans la ville encore tenue par les Allemands.

Dans tous les quartiers la résistance se bat, et au soir du 15 août, les premiers parachutistes du 551em bataillon de l'armée des Etats Unis prennent contact  et viennent en renfort se battre aux cotés de la Résistance Dracénoise.

Les gendarmes du peloton 107 vont avoir une conduite exemplaire envers les hommes de la résistance qu'ils ne cesserons d'aider tout au long de l'occupation. 

René SCHEER et son groupe vont tout d'abord recevoir des ordres de renfort sur le secteur d'Annecy, en mars 44, ils vont là pouvoir porter assistance au maquisards et "fermer les yeux" lors des postes de contrôles sur les transports d'armes et matériel parachuté par Londres. De retour à Draguignan, l'activité clandestine reprends, quitte même à désobéir aux ordres du commandant de Brigade et parfois même déserter la caserne quelques nuits lors d'actions.

 

Casque du gendarme SCHEER impacté par les tirs de combats offert par la famille à la Gendarmerie Nationale. (photo S.AGNES)
Casque du gendarme SCHEER impacté par les tirs de combats offert par la famille à la Gendarmerie Nationale. (photo S.AGNES)

La délivrance approche, et enfin le jour tant espéré : le débarquement de Provence... le 15 août 1944. Dès l'annonce de celui-ci, René SCHEER et ses hommes vont entrer en action. Draguignan se soulève avant même l'arrivée des parachutistes alliés. Les premiers combats de rues éclatent dans chaque quartier. Mais les allemands se retranchent dans des points forts lourdement tenus. La villa Gladys, quartier général du LXII ème corps, la feldkommandantur 800 à l'hôtel Bertin, les casernes du quartier Chabran mais aussi le lycée Ferrié route de Lorgues face à la gendarmerie.

Souvenirs et photo du gendarme SHEER, journal de la libération de Draguignan rendant hommage aux martyrs. collection privée.
Souvenirs et photo du gendarme SHEER, journal de la libération de Draguignan rendant hommage aux martyrs. collection privée.

Mademoiselle VIDAL, va après les premières bombes alliés tombées le 15, aller au travers des lignes vers Trans en Provence et la Motte où elle demande aux officiers parachutistes alliés de stopper le bombardement car une bonne partie de la ville est aux mains de la résistance.

Le matin du 16, les alliés entrent dans Draguignan par le sud et lancent une attaque contre l'armée Allemande qui bat en retraite sur les hauteurs du Malmont, la route de Montferrat et le quartier de la Clappe...

Accompagné de ses frères d'armes le gendarme BERTA, HUAUT et de quelques résistants, René SCHEER part de la gendarmerie (route de Lorgues) pour ratisser le nord ouest de la ville et déloger des tireurs isolés qui ont étés repérés derrière la préfecture. Ils contournent le collège Ferrié à moitié incendié par les Allemands et s'avance à découvert dans les champs derrière la Poste. Pris sous un feu de mitrailleuse venant du secteur surélevé de l'Hôpital, rue Folletière et villa Gladys, le gendarme essaie de se dissimuler derrière un petit cabanon, c'est à ce moment là qu'il sera mortellement touché en pleine tête et à la poitrine. Le tireur Allemand sera délogé quelques heures plus tard et conduit devant la gendarmerie où il sera exécuté sans jugement.

Une stèle avait été érigée sur le lieu du combat, puis dû être déplacée lors de la construction des HLM Achard. Pour ne pas tomber dans l'oubli et les dégradations urbaines, c'est en 2004 que le commandement de gendarmerie et la municipalité décidèrent de la poser dans la cour de la nouvelle gendarmerie de Draguignan où chaque année la famille et les autorités viennent se recueillir en sa mémoire.

Tout d'abord enterré au carré militaire du cimetière civil de Draguignan, le gendarme René SCHEER sera transféré au cimetière militaire de Luynes près d'Aix-en-Provence. Sa veuve était alors enceinte d'une petite fille qui ne connaîtra pas son papa mais ne cessera toute sa vie d’honorer sa mémoire.

(Merci à ma cousine Renée, fille du gendarme SCHEER, aux archives de la Gendarmerie nationale, et aux archives Nationales des armées sans qui cet hommage n'aurait pu voir le jour). 


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